Enfin j'ai pu réaliser cette magnifique randonnée sur fond d'histoire romaine (entre autres), qui, on ne sait pour quelle raison a souvent été repoussée au calendes grecques ...

A moins d'une heure de Grenoble en voiture, cet espace permet au Dauphiné de conter fleurette à la Savoie, à la plaine de titiller la montagne, aux Alpes de s'unir au Jura. Cette partie de Chartreuse, est bien une terre de rencontre et une merveilleuse occasion de se replonger dans le passé tout en foulant un sol chargé de plusieurs milliers d'années d'histoire. Site préhistorique riche de merveilles minérales dans ses grottes, du pont romain, des marches romaines, de la voie sarde et de chemins et sentiers, remémorant les ducs de Savoie, l'ordre de Malte, Stendhal et aussi parait il, Mandrin, le fameux brigand ayant prêté son nom à une brasserie et à ses produits fermentés fort délicieux ... mais la bière à la réglisse c'est "le petit Jésus en culottes de velours". Si vous avez l'occasion de goûter ne vous en privez pas et si vous passez dans le coin, faîtes signe, on trinquera à notre bonne santé réciproque. Heu là je m'égare un peu, de quoi étais-je en train de causer? Ha oui, le prestige des vestiges ... sans vertige ou presque.

Itinéraire de randonneurs gâtés

- Le pont « romain » de st Christophe sur Guiers

- Remontée des gorges du Guiers Vif

- Le belvédère et sa table d’orientation en empruntant les marches romaines

- Passage par la fameuse voie sarde flanquées de ses grottes et s'achevant par le monument Charles Emmanuel II

Au total environ 11kms pour un dénivelé d’environ à peu près ..., c'est dire de la difficulté. Il faut savoir aussi apprécier des sorties moins techniques et difficiles pour se régaler les sens de tout ce qui peut être vu, entendu, touché, senti voire goûté dans la joie et la bonne tumeur.

Le Pont "romain" (ou Pont Saint Martin)

Les gorges du Guiers Vif (frontière naturelle entre le Duché de Savoie et la France) débouchent au Pont Saint-Martin appelé improprement "pont romain".

Cet emplacement est en fait un ancien poste frontière entre le Royaume de France et les États de Savoie et les vestiges des guérites des gardes, ainsi que les armoiries de Savoie et du Dauphiné sont visibles à proximité. Il sépare actuellement Saint-Christophe-sur-Guiers, en Isère, de Saint-Christophe, en Savoie.

Les gorges du Guiers Vif

A partir du pont pas romain, il est possible de longer un peu les gorges du Guiers Vif sur une centaine de mètres. Le parcours n'est pas sécurisé alors attention où on met les pieds une chute dans l'eau n'est pas la meilleure façon de commencer une telle randonnée. Le point de vue final surplombe les gorges et des marmites de géant.

Les marches romaines - Le belvédère

Montée zigzaguant au gré des marches romaines taillées mais bien présentes pour aboutir dans la forêt qui domine le défilé. C'est pratiquement sur cette zone là que se fait le dénivelé de cette rando accessible à tous bipède, quadrupède ou multipède. Sans soutien d'arbre salvateur, sur le sommet de ces gorges, en certains endroits panoramiques, le risque n'est qu'une chute que l'on pourrait uniquement qualifier de mortelle. La vue est « mortelle « elle aussi mais de cela on s’en remet facilement

Ensuite on atteint facilement le belvédère qui permet de dominer le secteur mais de façon totalement sécurisée cette fois.

La voie sarde

La voie sarde est une ancienne voie romaine qui reliait Lyon à Chambéry pour ouvrir vers Turin ou d'autres vallées savoyardes.

Naturelle, cette voie entre massifs montagneux a été creusée par les eaux des torrents des périodes glaciaires et sa situation géographique privilégiée a incité les hommes à l’aménager comme voie de passage pendant de nombreux siècles mais c'est au XVIIème, sous l'égide des ducs de Savoie, qu'elle fut aménagée en route royale carrossable. La partie la plus spectaculaire était la rampe sarde en pierre de taille de 400m de long au sortir du défilé des Echelles permettant de rattraper le niveau de la plaine des Echelles en contrebas.

Pourquoi les Echelles ? Tout simplement ce nom fait référence à ce système ingénieux, d'escaliers et d'échelles permettant le changement de niveau avant que ne soit mise en place la mise en place de la rampe mise au point par les architectes sardes.

Que les sardes daignent diner à l'huile n'était pas encore connu à cette époque.

La rénovation, qui comprenait également le canal destiné à évacuer le trop plein des eaux débouchant de la grotte supérieure a nécessité des travaux concis d'érables mais plus tard Napoléon 1er, qui jugea la voie Sarde trop difficile (saleté d'ulcère!), ordonna le percement d'un tunnel en 1804 qui porte son mon et c’est en 1820 que la voie définitivement fut abandonnée.

Ainsi, peu à peu, la Voie sarde s’endormit… pour renaître à la fin du XIXème siècle grâce au développement touristique.

Le monument Charles Emmanuel II

Inscrit sur la liste des monuments historiques en 1952, il fut érigé en 1675 en l’honneur du Duc Charles Emmanuel II de Savoie qui fut le promoteur du réaménagement de la Voie Sarde au XVIIème siècle.

Il témoigne de l’importance de la fréquentation de cette voie ainsi que de la valeur symbolique et technique accordée à la rampe Sarde.

Il a été plusieurs fois mutilé et détérioré lors des guerres, il reste aujourd’hui 12 des 15 mètres de hauteur qu’il faisait à son inauguration en 1676.

Mandrin

Quant aux grottes des Echelles, situées dans le défilé et notamment le grand Goulet, elles auraient servi de cachette à Mandrin et par lesquelles il échappa aux soldats du roi lorsqu'il était pourchassé. La légende dit que le célèbre contrebandier dauphinois, utilisa le Grand Goulet comme repère signe prémonitoire s'il en est car Mandrin est désormais bue à grand goulot.

La voie sarde : passage de l’eau et des hommes

Partager cet article